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À propos de l’oeuvre : Dans cette œuvre Sans titre, Sina Ghasemi Sheelsar révèle toute la sensibilité de sa peinture, ancrée dans une observation poétique du réel. Au centre de la composition, une jeune femme se tient debout, isolée face à un paysage de verdure dense et vibrante. La végétation, rendue par touches lumineuses et contrastées, semble envahir l’espace pictural jusqu’à se confondre avec la figure humaine, comme si la nature absorbait lentement le personnage. En arrière-plan, un ciel sombre, presque orageux, accentue la tension atmosphérique de la scène. L’artiste joue ici avec les reflets du sol mouillé, dont les nuances de rouge, de vert et de bleu viennent troubler la perspective et introduire une dimension quasi surréelle. Cette œuvre traduit une approche profondément introspective : Ghasemi transforme un moment ordinaire en une image suspendue entre réalisme et rêve, où la solitude devient un espace de contemplation.
À propos de l’artiste : Sina Ghasemi Sheelsar est un peintre contemporain iranien reconnu pour sa pratique à la fois individuelle et collective au sein du trio Ghasemi Brothers, formé avec ses frères Morteza (né en 1982) et Mojtaba (né en 1987). Diplômé d’un Master en peinture de l’Université de Téhéran en 2012, il développe une œuvre singulière qui relie mémoire intime, identité culturelle et liberté formelle. Depuis 2015, les frères Ghasemi collaborent étroitement tout en préservant leurs trajectoires individuelles, inventant un langage pictural commun nourri d’expérimentation, de spontanéité et d’une attention poétique à la nature. Leur univers visuel puise profondément dans les paysages et les symboles de leur ville natale de Bandar Anzali, sur les rives de la mer Caspienne : la pluie, les reflets de l’eau et la couleur bleue deviennent des éléments récurrents de leur vocabulaire esthétique. Le travail de Sina Ghasemi Sheelsar et du collectif a été présenté sur la scène internationale à travers de nombreuses expositions et foires majeures. À New York, la série Red Room 2: Migratory Birds (Elga Wimmer PCC Gallery, 2017) fut saluée par Harper’s Bazaar Arabia pour sa réflexion sur la migration forcée. À Londres, ils ont participé à Soft Edge of the Blade (Frieze No.9 Cork Street, 2022) et à l’exposition bahith (seeker) à la Gazelli Art House. Leur présence s’est également affirmée à Athènes (Condo Unit au The Breeder, 2018, saluée par Frieze et artnet), à Dubaï (Art Dubai 2019 et 2024), à Shanghai (ART021, depuis 2021), à Paris (FIAC Online, 2021) et à Toronto, où ils exposent régulièrement à la Zaal Art Gallery, notamment avec la grande exposition personnelle Blue Bird en 2024. Par son approche sensible et fluide, Ghasemi Sheelsar incarne une nouvelle génération d’artistes iraniens dont la peinture dialogue avec le monde tout en demeurant enracinée dans la poésie de son territoire d’origine.
Avis de l’expert : Cette peinture illustre avec justesse la maturité esthétique de Sina Ghasemi Sheelsar, dont le travail s’inscrit à la croisée du réalisme poétique et de la mémoire émotionnelle. Par son usage subtil de la lumière et de la couleur, il parvient à créer une tension entre présence et effacement, figuration et abstraction. La jeune femme, presque immobile, incarne à la fois la fragilité et la force tranquille de la nature humaine face à l’immensité du monde. Le cadrage cinématographique, la perspective inversée et la densité chromatique rappellent la lumière changeante de la mer Caspienne, omniprésente dans l’univers visuel de l’artiste. Ghasemi ne cherche pas à raconter une histoire mais à saisir une vibration : celle d’un instant suspendu où la perception devient émotion. À travers cette œuvre, il affirme une peinture du silence et de la mémoire, où chaque détail – une feuille, un reflet, un regard – devient le témoin d’une présence intérieure.
