Sans titre - Claude Viallat

A propos de l'œuvre : Sur un fond rose et jaune, Claude Viallat répète par quatre fois des empreintes vertes, en forme de croix épaisses. Dans ce rendu très joyeux, on ressent très perceptiblement que le vert utilisé par Viallat s’éclaircit à mesure que l’artiste appose les différentes croix, comme s’il ne reprenait pas de couleur sur sa matrice. Alors que la toile libre sans châssis lui permet de dépasser les limites de la peinture traditionnelle, ses empreintes, inspirées d’un procédé de maçonnerie méridionale à la chaux, lui permettent de générer des variations infinies. Cette répétition de motifs sur toile libre, qu'il ne cesse de reproduire depuis 60 ans, est devenue la marque iconique de l'artiste. Membre-fondateur du mouvement Supports/Surfaces, Claude Viallat développe une pratique qui remet en cause les règles traditionnelles des Beaux-Arts en s'intéressant autant aux matériaux qui composent la toile qu'à sa surface picturale.

À propos de l'artiste : Né à Nîmes en 1936, Claude Viallat est un peintre contemporain français. Ayant étudié à l'École des Beaux-Arts de Montpellier de 1955 à 1959, puis à l'École des Beaux-Arts de Paris de 1962 à 1963, c’est à partir de 1966 qu’il adopte un procédé basé sur des empreintes, marquant ainsi le début de sa démarche artistique distinctive. Son travail se caractérise par l'utilisation d'une forme rectangle arrondie, presque en croix, qu'il répète sur des toiles sans châssis. Il puise son influence dans le travail d’artistes tels que Matisse, Picasso, Simon Hantaï et Jackson Pollock, tout en critiquant l’abstraction lyrique. Claude Viallat est un des membres fondateurs du groupe Supports/Surfaces, qui accorde une importance égale aux matériaux, aux gestes de l’artiste et à l'œuvre. Claude Viallat a été enseignant notamment à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris mais aussi de Marseille ou de Nîmes - où il a exercé les fonctions de directeur. Ses œuvres ont été exposées en France, comme lors d’une exposition personnelle au Centre Pompidou en 1982, ainsi qu'à l'étranger, comme lors de la Biennale de Venise en 1988 où il a représenté la France ou encore le musée d'art contemporain de Buenos Aires en 2022. Il est représenté par la Galerie Ceysson & Benetière (Paris, Lyon, New York) ainsi que la galerie Templon (Paris, Bruxelles, New York).

Avis de l’expert : Cette œuvre particulièrement joyeuse et séduisante par les couleurs qu’elle met en scène est caractéristique du motif utilisé par Claude Viallat tout au long de sa carrière. A elle seule, cette matrice est un véritable manifeste du mouvement Support Surfaces dont il est l’un des fondateurs.