Nouvelle Rencontre de Salavin (II) - Maurice de Vlaminck

A propos de l'œuvre : Cette lithographie en noir et blanc met en scène deux personnages de dos dans une ruelle vide. Par le point de vue et la perspective créés, les maisons alentour paraissent immenses et font presque disparaître nos protagonistes par leur ombre. On retrouve ici toute l’expressivité du trait de Vlaminck, tant dans les jeux d’ombres sur les pierres que dans les nuages, qui rend unique toute scène banale de la vie quotidienne. Par son titre, cette œuvre fait écho au conte de Georges Duhamel, un écrivain français très reconnu et apprécié au XXe siècle, autour d’un anti-héros appelé Salavin. En pleine détresse morale, Salavin erre avec un ami jusqu’à partir en quête de sainteté. Dans cette rue bien vide, les deux amis se retrouvent seuls et semblent marcher à la recherche d’un absolu bien plus grand qu’eux.

A propos de l’artiste : Maurice de Vlaminck (1876 - 1958) est un peintre français emblématique du fauvisme. Autodidacte, il découvre la peinture à 16 ans et, en 1900, fait la rencontre d’André Derain et de Matisse, avec qui il rejoint le mouvement fauve, caractérisé par l'usage audacieux de couleurs pures et vives.Vlaminck se distingue par ses paysages vibrants et ses scènes de la vie quotidienne, où il privilégie l'expressivité des couleurs au détriment des détails réalistes. Influencé par Van Gogh, il développe un style personnel, marqué par une intensité chromatique et une énergie brute. À partir de 1908, son style évolue vers des tonalités plus sombres, s'inspirant des maîtres hollandais et de Cézanne. Exposé dans les plus grandes galeries parisiennes, Maurice de Vlaminck est reconnu comme l'un des principaux représentants du fauvisme. Malgré son retrait progressif de la scène artistique parisienne, il continue à peindre jusqu'à sa mort en 1958, laissant derrière lui une œuvre majeure qui a contribué à redéfinir la peinture moderne.

Avis de l’expert : Dans cette lithographie, on retrouve toute la fougue du trait de Georges de Vlaminck et son amour pour les paysages et les scènes de la vie quotidienne. Toutefois, cette scène n’est pas aussi banale qu’elle n’y paraît, puisqu’elle est une citation d’un passage du conte de Georges Duhamel, et prend ainsi un sens métaphysique.