A propos de l’oeuvre : Multiforme par nature, cette œuvre se métamorphose au fil des déplacements du spectateur. Elle est composée d’ellipses colorées réalisées par impression lenticulaire. Cette technique consiste en l’utilisation de lentilles dites lenticulaires afin de créer une image à partir de plusieurs autres. L’image ainsi créée se voit conférer une impression de profondeur ou la faculté de changer avec le mouvement, comme dans le cas présent. Le paysage abstrait et haut en couleurs qui nous est proposé semble éclater en d’autres tâches plus petites, et inversement. L’importance du spectateur et du déplacement inscrit l'œuvre dans la “quatrième dimension”, concept central de l’artiste qu’il définit comme le changement induit par le temps et le mouvement.
A propos de l’artiste : Né en 1928 à Rishon LeZion (Israël), Yaacov Agam est une figure majeure de l’art cinétique. Il étudie d’abord à l’école des Beaux-Arts Bezalel de Jérusalem, avant de s’installer à Paris en 1951. Cette année marque également son intérêt pour l’art cinétique. Il participe à de nombreuses expositions aux côtés de Marcel Duchamp, Alexander Calder, Victor Vasarely, etc. Il introduira la notion de « quatrième dimension », qui définit le changement induit par le temps et le mouvement. A la différence des autres artistes de l’époque, les œuvres de Yaacov Agam gagnent leur mouvement grâce aux déplacements du spectateur. Selon l'artiste, la notion d'imprévisibilité qui en découle constitue l'essence de cette quatrième dimension. Son œuvre est mondialement saluée et il a gagné les plus prestigieuses collections d'art moderne et contemporain. À Rishon LeZion, ville natale de l'artiste, un musée a été inauguré en son honneur. Il réalise également le Salon privé du Président Georges Pompidou à l'Elysée entre 1972 et 1974 et qui est aujourd'hui exposé dans les collections permanentes du Centre Pompidou.
Avis de l’expert : Cette technique d’impression, réhaussée ici à la main par l’artiste, est souvent employée par Yaacov Agam. Sa maîtrise de l’impression lenticulaire a été tant saluée qu’elle a donné le nom “agamogramme” (du nom de l’artiste) à certaines des épreuves qui en résultent.