Composition au lièvre - Georges-Lucien Guyot

À propos de l’œuvre : Cette œuvre de Georges-Lucien Guyot représente un lièvre mort, couché sur un linge clair. La scène s’inscrit dans la tradition classique des natures mortes animalières, fréquente dans la peinture européenne depuis le XVIIe siècle. Le traitement pictural est sobre, précis et réaliste, sans mise en scène dramatique. Le fond neutre et les tons sombres renforcent l’atmosphère silencieuse et figée de la composition. Le pinceau de Guyot reste mesuré, avec une attention particulière portée aux textures, notamment celle de la fourrure. Il ne s’agit pas d’un exercice de virtuosité décorative, mais plutôt d’un regard lucide sur la réalité du monde animal, dans une démarche qui s’apparente à celle d’un observateur scientifique ou naturaliste. L’œuvre peut être interprétée comme une réflexion sur la mortalité, la fragilité de la vie et la tension entre beauté formelle et disparition.

À propos de l’artiste : Georges-Lucien Guyot (1885–1973) est un artiste français principalement connu pour son travail de sculpteur animalier, bien qu’il ait également pratiqué la peinture et la gravure. Formé à l’École des beaux-arts de Bordeaux, puis à Paris, il s’inscrit dans la lignée des artistes animaliers du début du XXe siècle. Influencé par Antoine-Louis Barye et les sculpteurs naturalistes, il développe un style épuré, privilégiant l’observation précise des animaux et de leurs attitudes. Son œuvre, souvent centrée sur la faune sauvage ou domestique, se caractérise par un souci de rigueur anatomique allié à une certaine sobriété formelle. Guyot a exposé régulièrement au Salon des artistes français et a été membre de l’Institut. Son intérêt pour le monde animal se retrouve dans toutes ses disciplines, témoignant d’une volonté de compréhension du vivant plutôt que d’idéalisation.

Avis de l’expert : Ce tableau de Georges-Lucien Guyot illustre la continuité entre ses recherches plastiques et son intérêt pour l’animal en tant que sujet d’étude. L’approche ici n’est ni dramatique ni symbolique : elle traduit une volonté de montrer, sans détour, l’animal dans sa réalité physique. Ce choix témoigne d’un positionnement artistique rigoureux, à la frontière entre art et science, où l’esthétique naît de l’exactitude et de la retenue.