Wolfgang Stiller - MATCHSTIKMEN

8 000,00 €

Wolfgang Stiller
MATCHSTIKMEN
Bois, polyuréthane, peinture à la gouache
165 cm 
Pièce unique

Photos: ©️ All rights reserved

Wolfgang Stiller
MATCHSTIKMEN
Bois, polyuréthane, peinture à la gouache
165 cm 
Pièce unique

Photos: ©️ All rights reserved

À propos de l’oeuvre : Dans son œuvre emblématique Matchstickmen, Wolfgang Stiller transforme une simple allumette en une sculpture monumentale et profondément humaine. Réalisée en bois, polyuréthane et peinture, cette pièce représente une allumette géante dont la tête calcinée prend la forme d’un visage humain. Le bois clair du bâton contraste avec la noirceur carbonisée de la tête, créant une tension visuelle et symbolique entre vie et destruction, énergie et épuisement. Par ce geste minimaliste mais chargé de sens, l’artiste aborde les thèmes du burn-out, de la finitude humaine et de la consumation intérieure. L’œuvre agit comme une métaphore du corps et de l’esprit contemporains : consumés par le rythme effréné du monde moderne, les individus se transforment en allumettes éteintes, témoins d’un feu intérieur qui a brûlé trop fort. La verticalité de la sculpture, à la fois fragile et digne, évoque une présence humaine figée entre la vie et la disparition. Le noir profond de la tête, légèrement teinté d’orange à sa base, suggère la chaleur résiduelle de ce qui fut, une flamme, une idée, une existence.

À propos de l’artiste : Wolfgang Stiller (né en 1961 à Wiesbaden, Allemagne) est un artiste contemporain allemand reconnu internationalement pour ses installations sculpturales puissantes explorant les thèmes de l’existence humaine, de la mortalité et du burn-out. Avec près de quarante ans de carrière, son œuvre se distingue par une approche à la fois physique et méditative de la sculpture, où le corps et la matière deviennent les métaphores d’un monde épuisé par ses propres contradictions. Témoins des grandes mutations de son temps — de la chute du mur de Berlin à la mondialisation culturelle —, ses œuvres traduisent un regard lucide et poétique sur la fragilité de la condition humaine. Formé en communication visuelle à la GHS Wuppertal (1981-1984) puis en arts plastiques à la Kunstakademie de Düsseldorf (1984-1989), Stiller développe très tôt une pratique où l’expérimentation matérielle rejoint la réflexion philosophique. Sa carrière internationale l’a conduit à vivre et travailler à Istanbul (1996), New York (2000-2007), Pékin (2007-2008) — où il a enseigné comme professeur invité à New York University Shanghai —, avant de s’installer à Berlin, où il réside depuis 2009. Ces expériences multiculturelles nourrissent une œuvre d’une profonde portée universelle. Sa série la plus emblématique, intitulée Matchstickmen, met en scène de monumentales allumettes anthropomorphes dont les têtes calcinées, sculptées dans le bois et le polyuréthane, évoquent à la fois la combustion intérieure, la finitude et la disparition de l’énergie vitale. Ces sculptures, oscillant entre tragédie et poésie, sont devenues un symbole visuel du burn-out contemporain, de la tension entre création et extinction. Avec plus de 140 expositions à son actif — dont 55 expositions personnelles et 85 collectives à travers le monde —, Wolfgang Stiller figure parmi les artistes européens les plus prolifiques de sa génération. Ses œuvres font partie de collections publiques et muséales prestigieuses telles que le Wuhan Museum of Fine Art (Chine), la Pfalzgalerie Kaiserslautern, le Museum Bochum, l’Osthaus-Museum Hagen et la Collection publique du Land Hessen (Allemagne). À travers son art, Stiller transforme la matière en un miroir existentiel, rappelant que l’épuisement, loin d’être une fin, peut devenir une forme de renaissance spirituelle.

Avis de l’expert : Matchstickmen est sans doute l’une des séries les plus emblématiques et puissantes de Wolfgang Stiller, tant par sa simplicité formelle que par sa profondeur existentielle. L’artiste y condense, en une seule image, la condition humaine contemporaine : un équilibre instable entre vitalité créatrice et épuisement psychologique. Le choix du matériau, le bois, à la fois noble et périssable, souligne la fragilité de notre corps et de notre esprit face aux exigences du monde moderne. Cette œuvre, à la croisée de la sculpture et de la philosophie visuelle, s’impose comme une allégorie du burn-out collectif, mais aussi comme une réflexion sur la beauté du passage. Le feu, destructeur et purificateur, devient ici symbole d’un cycle vital : naître, brûler, s’éteindre. Par la monumentalité de la forme et la sobriété du geste, Stiller offre une méditation universelle sur l’existence, la résistance et la disparition. Matchstickmen illustre parfaitement la capacité de l’artiste à transformer des matériaux simples en symboles universels de l’expérience humaine.