À propos de l’oeuvre : La lithographie “Papierski” de Sam Francis est une composition éclatante et dynamique qui illustre parfaitement la maîtrise de l’artiste en matière de couleur, de mouvement et de rythme spatial. Réalisée en 1992, l’œuvre explose de projections, éclaboussures et gestes superposés de rouge, jaune, vert et bleu. Chaque couleur interagit avec les autres dans une tension énergique, formant des formes qui vibrent et se déploient sur la feuille. La pièce reflète l’approche singulière de Francis envers l’abstraction, où le geste spontané se conjugue à un sens aigu de la composition. Le blanc du papier Rives devient un espace actif, permettant aux couleurs de respirer et procurant une grande luminosité. Les superpositions créent un effet de profondeur et de mouvement, comme si les traces étaient suspendues dans l’air. D’une grande intensité chromatique, cette lithographie représente parfaitement la période tardive de l’artiste, marquée par la liberté du geste et l’exubérance colorée.
À propos de l’artiste : Sam Francis (1923–1994) est l’un des peintres américains les plus influents de l’après-guerre, reconnu pour ses œuvres abstraites d’une intensité lumineuse et chromatique exceptionnelle. Né à San Mateo, en Californie, Francis étudie initialement la médecine avant de se tourner vers l’art après une longue convalescence due à un accident aérien pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode marque profondément son œuvre, où la lumière, l’espace et la liberté deviennent des thèmes récurrents. Formé à l’Université de Californie à Berkeley, il s’inscrit dans la mouvance de l’expressionnisme abstrait, tout en s’en distinguant par une approche plus aérienne et méditative. Dans les années 1950, il s’installe à Paris, où il rejoint les cercles d’artistes internationaux et expose à la Galerie du Dragon. Rapidement, il s’impose sur la scène mondiale aux côtés de figures comme Jackson Pollock, Mark Rothko et Joan Mitchell. Son travail se caractérise par une exploration de la couleur comme force vitale et spirituelle, appliquée en taches, éclaboussures et transparences. Francis a également puisé dans les philosophies orientales et la pensée zen, cherchant à peindre non pas des objets mais des états de conscience. Ses œuvres figurent dans les plus grandes collections publiques, dont le MoMA (New York), le Centre Pompidou (Paris), la Tate Modern (Londres) et le Los Angeles County Museum of Art. À travers la peinture, la lithographie et la gravure, Sam Francis a laissé une œuvre d’une énergie cosmique, célébrant la lumière comme principe universel.
Avis de l’expert : “Papierski” constitue un excellent exemple de la production lithographique tardive de Sam Francis. Au cours des années 1990, l’artiste a développé des contrastes chromatiques de plus en plus audacieux et des gestes très fluides, ce que cette estampe restitue avec une grande clarté. La composition témoigne de l’aptitude de Francis à transformer le hasard en structure et la couleur en véritable architecture picturale. Les œuvres de cette période sont particulièrement recherchées en raison de leur liberté expressive et de la qualité technique du tirage. L’édition limitée à 50 exemplaires renforce l’intérêt de la pièce, qui reste rare mais accessible. Signée et numérotée, publiée par les Éditions Daniel Papierski, cette lithographie occupe une place importante dans le catalogue de l’artiste et représente une acquisition de choix pour toute collection d’abstraction américaine ou d’estampes de l’après guerre.