N'ES-TU PAS ESCRO?, DIERICKX? - Chéri Samba

A propos de l’oeuvre : Cette œuvre constitue un règlement de compte entre l’artiste Chéri Samba et un de ses collectionneurs Dierrickx. Au centre de la composition, on observe un homme pleurant assis à une table qui lit une longue lettre écrite par Chéri Samba. Le texte nous apprend que Dierrickx a floué le jeune artiste congolais en lui promettant du matériel en paiement de tableaux ; promesse qu’il n’aurait pas tenue. Derrière Dierrickx sont accrochées deux œuvres auxquelles le texte fait référence et qui constituent le cœur de l'imbroglio entre l’artiste et son collectionneur. Le carrelage qui répond au motif du papier peint ainsi que l’angle choisi par le peintre créent un sentiment d’enfermement. Comme à son habitude, Chéri Samba a intégré un sous-titre à la composition et également un long texte à l’envers dont la lecture n’est pas évidente mais qui contient les clés de compréhension de cette intrigue picturale. Cette œuvre témoigne de la vie et des mésaventures d’un jeune artiste encore peu connu et mal payé attirant la malveillance de certains.

A propos de l’artiste : Chéri Samba est né en 1956 à Kinto M’Vuila en République Démocratique du Congo. Il vit et travaille à Kinshasa. Si Chéri Samba commence une carrière de créateur d’enseignes publicitaires à Kinshasa en 1972, il faut attendre 1979 pour qu’il commence à signer des peintures de son nom. Son œuvre, qui relate des scènes de la vie quotidienne, se différencie des productions de son temps par l’usage du texte sous forme de sous-titres ou de proses directement intégrées dans la composition et qui abordent des sujets politiques ou économiques. Ses toiles sont le reflet d’une Afrique tourmentée dans lesquelles Chéri Samba se place en observateur militant. Rapidement, il attire les marchands et galeries du monde entier et fait son entrée dans les plus grandes collections comme au Centre Pompidou, au MoMA ou à la fondation LVMH.

Avis de l’expert : En raison de son aspect polémique, cette œuvre n’a jamais été exposée. Elle sort pour la première fois d’une collection privée dans laquelle elle se trouve depuis son achat dans l’atelier de l’artiste à Kinshasa en 1981.