Insculpt #21 - Vhils
Vhils
Insculpt #21, 2014
Sculpture sur bois (porte de récupération sculptée et gravée)
218 x 84 cm
Photos : © Tous droits réservés
À propos de l’œuvre : Vhils utilise ici comme support une une porte en bois assez étroite. L’utilisation d’un tel matériau fait écho à sa filiation avec l’art urbain et son habitude de travailler sur des façades. L’artiste fait surgir une image en grattant, en éraflant la surface, revenant ainsi à sa pratique originelle qui l’a fait connaître. Plutôt que d’ajouter des couches sur un support, Vhils choisit de “retirer pour révéler”. Il fait ainsi apparaître un visage dont le regard fixe le spectateur. De ce motif émane une forme de noirceur, de mélancolie : les lignes des planches rappellent des barreaux, et les traces de gravures ressemblent à d’innombrables petites cicatrices. Cette œuvre permet de saisir l’aspect gestuel et matériel de la pratique artistique de Vhils, qui donne de la vie aux textures qu’il manipule.
“Avec mon travail, j’essaie de plonger dans les différentes couches qui composent l’édifice de l’histoire, de prendre les ombres projetées par ce modèle de développement uniforme pour essayer de comprendre ce qui se cache derrière lui.”
À propos de l’artiste : Alexandre Farto, alias Vhils, artiste portugais né en 1987. Vit et travaille à Lisbonne (Portugal). Il devient actif au début des années 2000 dans le milieu des artistes de graffiti à Lisbonne. En 2008, Banksy l'invite à participer à l'évènement Cans Festival de Londres, où son travail est immédiatement reconnu et célébré comme l'un des plus novateurs de ces dernières années sur la scène urbaine. Il expose aujourd'hui dans des institutions majeures à travers le monde comme le Centre Pompidou à Paris, le CAFA Art Museum à Pékin, ou encore le Cincinnati Contemporary Art Center, qui lui consacre sa première exposition monographique aux Etats-Unis en 2020. Jusqu’en septembre 2022, le MAAT (Museum of Art, Architecture and Technology) de Lisbonne lui dédie une exposition monumentale et immersive entièrement tournée vers la vidéo. L’artiste y développe un nouveau langage en donnant une image de la ville en ralenti via le slow motion.
Avis de l’expert : Cette œuvre est une parfaite illustration de la technique de Vhils, réinventant la pratique de la sculpture en bas-relief. Celle-ci est considérée comme une des approches les plus convaincantes de l’art urbain de cette dernière décennie.
