Hiding in the City n°65 - Liu Bolin

À propos de l’œuvre : Vue de ville au premier regard, nous sommes immédiatement attirés par ses deux cabines téléphoniques au rouge vif dans ce décor en noir et blanc. Néanmoins, une inspection attentive de l’image permet de révéler une figure humaine recouverte de peinture, se confondant avec ces cabines rouges londoniennes. Il s’agit en réalité de l’artiste, continuant une démarche commencée en 2005 dans son atelier. Cette photographie se fait la trace d’une performance de plusieurs heures durant laquelle l’artiste reste figé, les yeux fermés et camouflé dans son paysage. Paradoxalement, l’artiste attire l’attention sur lui par sa volonté d’absence. Ce faisant, Liu Bolin commente les actions d’urbanisation du gouvernement chinois ; considérant que le développement excessif des villes enferme et invisibilise le bien-être de l’être humain en tant qu’individu. Il étend par la suite son propos en réalisant des performances dans le monde entier ; révélant les limites et dangers de l'urbanisation à l'échelle mondiale.

À propos de l’artiste : Né en 1973 à Shandong en Chine, Liu Bolin est un artiste qui vit et travaille à Pékin. Diplômé de l’Université des Beaux-Arts de Shandong et de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Chine, il poursuit depuis une pratique de photographe saluée mondialement, notamment grâce à la série qu’il commence en 2005 intitulée Hiding in the City et est connu depuis comme « l’homme invisible ». Il mène également un travail de sculpture en réalisant des figures humaines composées de composants électroniques. Son travail, qu’il soit photographique ou sculptural, suggère un message d’humanité en péril, dissolue dans un amas urbain et technologique. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde, notamment à la Maison Européenne de la Photographie de Paris en 2017, au Musée de l’Elysée de Lausanne en 2018 ou au Museo delle Culture de Milan en 2019.

Avis de l’expert : Cette photographie est une des plus célèbres de la série Hiding in the City. Elle immortalise une pratique performative aussi poétique que protestataire, qu’il développe en parallèle de son travail de sculpteur.