Conformity factory (version rouge) - Shepard Fairey (OBEY)

A propos de l'œuvre : A l’instar d’une affiche de propagande, cette œuvre navigue entre des éléments figuratifs et littéraires. Dans la partie supérieure trône un bâtiment comme photographié, tandis que dans la partie inférieure s'étend un texte accompagné d’un  slogan provocateur : « submit : wisely to new standards ». Des figures géométriques formant un V parcourent l’impression d’un rouge vibrant, rappelant alors le signe patriotique de victoire récurremment utilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Ce contexte de guerre est accentué par le texte, qui promeut un « programme d'élite », évoquant les régimes totalitaires du XXe siècle. Le bâtiment qui arbore fièrement le nom Obey et est flanqué de l'icône d'André de chaque côté de son entrée majestueuse ne déroge pas à cette référence dont l’architecture imposante n’est pas sans rappeler les périodes staliniennes et hitlériennes. Shepard Fairey semble d’ailleurs directement s’inspirer de la tribune de Zeppelinfeld du parti nazi. En recréant cette atmosphère, l'artiste nous offre une réflexion poignante sur les régimes totalitaires passés, sensibilisant le spectateur à leurs mécanismes insidieux et rappelant les dangers inhérents à leur ascension.

A propos de l’artiste : Artiste américain, né en 1970. Vit et travaille à Los Angeles (USA). Muraliste, illustrateur, sérigraphiste, Shepard Fairey (Obey) est l’un des artistes les plus influents de l’art urbain. Influencé par Andy Warhol, Barbara Kruger ou encore Diego Rivera, il est notamment connu pour le portrait HOPE de Barack Obama qu’il réalise pour sa campagne présidentielle en 2008 et qui a depuis été acquise par le National Portrait Gallery (Washington, USA). A la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France, Shepard Fairey réalise une Marianne avec la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », une œuvre aujourd’hui devenue un symbole national et exposée au palais de l’Élysée. En 2019, il réalise sa centième fresque place Igor Stravinsky à Paris à côté du Centre Pompidou. A la renommée internationale, Shepard Fairey est présent dans les collections du Smithsonian (Washington, USA), du musée d’art Moderne de New-York (USA), du Victoria and Albert Museum (Londres, Royaume-Uni). Il a également exposé dans des lieux prestigieux comme la Fondation Cartier lors de l’exposition « Né dans la rue - Graffiti » en 2009 ou encore à l’Institute of Contemporary Art de Boston (USA) où sa rétrospective « Supply & Demand » était organisée en 2009.

Avis de l’expert : Cette œuvre, caractéristique des luttes plurielles de l’artiste, témoigne de l’engagement politique de Shepard Fairey, qui n’hésite pas à reproduire une affiche de propagande totalitaire pour sensibiliser aux mécanismes fallacieux de ces régimes.